Le plaidoyer d’ACF contre le marketing des laits infantiles

 Le plaidoyer d’ACF contre le marketing des laits infantiles

Action Contre la Faim met la pression face au marketing abusif des laits infantiles.


Action Contre la Faim met la pression face au marketing abusif des laits infantiles. L’association lance une campagne pour une meilleure information des mères.


3,5 millions d’enfants meurent chaque année de malnutrition dans le monde.

C’est un problème de santé publique. L’ONG Action Contre la Faim lance aujourd’hui une pétition et une campagne intitulée « Let them choose ». « On souhaite créer les conditions pour que les mères soient capables de choisir ce qui leur semble être le mieux pour l’alimentation de leurs bébés », explique Jean-François Riffaud, directeur Communication et Développement. En clair, l’allaitement devrait être la solution idéale lorsque l’on constate la façon dont certaines femmes utilisent le lait infantile.



De quoi augmenter tous les risques de malnutrition


Il y a d’abord l’eau qui est peut-être impropre. C’est le cas par exemple au Cameroun, l’un des pays où Action Contre la Faim a effectué son étude l’an dernier et l’un des endroits où le taux d’accès à l’eau potable est très faible. Il y a aussi le cas de ces mères qui achètent des boîtes de lait infantile pour ensuite diluer le produit. L’ONG cite le Bangladesh et souligne le problème d’étiquetage de ces produits, jamais traduits en langue locale. De quoi, à chaque fois, augmenter tous les risques de malnutrition des enfants en bas âge.  Et c’est sans compter sur les visites régulières des entreprises concernées dans les centres de santé, pour effectuer des opérations de promotion auprès des mères et, qui plus est, du personnel de santé. C’est ce que l’ONG appelle du marketing agressif et abusif.



Gentil coup de pression


Cette campagne d’ACF est un « mouvement de plaidoyer ». Ici, pas de « name and shame », « on a préféré adopter un ton plus constructif », détaille Coline Beytout, chargée de plaidoyer Santé mentale et pratiques de soins. Pas de « name and shame » donc, mais un gentil coup de pression fait aux entreprises qui commercialisent ces laits infantiles. L’ONG a mis en place un échéancier pour vérifier que les industriels se dotent des outils pour respecter les codes. « Elles ont trois mois pour corriger ces écarts. On veut amener aimablement chacun à respecter ces règles », explique Jean-François Riffaud. La campagne pourrait durer un an.


 


La société civile doit s’emparer de ce combat


Il existe pourtant un code, avec des règles. Il a été adopté il y a 37 ans, et aujourd’hui il y a toujours des violations. Le secteur privé veut désormais s’afficher comme plus responsable. « On profite de cette volonté pour s’engouffrer dans la brèche », sourit Coline Beytout. La mécanique est donc engagée. Action Contre la Faim souhaite que d’autres ONG et que, plus largement, la société civile s’empare de ce combat. « Il ne s’agit pas d’un plaidoyer derrière des portes fermées », pour Jean-François Riffaud. À l’étranger, Save the Children, Oxfam ou encore World vision se sont déjà mobilisés.


Chloé Juhel