20e anniversaire de la Marche du 23 mai 1998
Un rassemblement a lieu aujourd’hui, place du Louvre, à Paris. L’occasion de célébrer l’abolition de l’esclavage colonial.
Cette date est doublement symbolique. Il y a tout juste 20 ans, le 23 mai 1998, une marche a été organisée pour « honorer la mémoire des victimes de l’esclavage dans les colonies françaises d'Amérique et de l'Océan indien ».
Cette initiative a permis à la France de reconnaitre la traite et l’esclavage comme un crime contre l’Humanité, de servir de socle aux actions qui ont instauré le 10 mai, Journée Nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage et de faire du 23 mai la Journée Nationale en hommage aux victimes de l’esclavage.
La date du 23 mai est aussi l’occasion d’honorer la mémoire des femmes et des hommes qui vécurent en esclavage et dont les premiers furent libres le 23 mai 1848, il y a 170 ans.
Pays où l’on traite de singe une ministre de la Justice
« Mais notre combat n’est pas achevé… », ajoute le collectif à l’origine de l’événement d’aujourd’hui et d’une pétition lancée sur internet, qui a recueilli près de 7 000 signatures et qui réclame notamment que soit édifié, dans le Jardin des Tuileries, le Mémorial des Noms attribués aux 200 000 esclaves devenus libres après le décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848.
Parmi les personnalités signataires, on trouve l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, le sénateur de la Guadeloupe Victorin Lurel ou encore l’ancienne ministre des Outre-mer George Pau-Langevin.
« Nous devons d’une part continuer à inscrire notre histoire au cœur de ce pays et d’autre part combattre l’une des conséquences les plus hideuses de l’esclavage colonial : le racisme », peut-on lire dans cette pétition, « il n’est pas supportable de vivre dans un pays où l’on traite de singe une ministre de la Justice, des footballeurs ou des collégiens, du fait de la couleur de leur peau. Il n’est pas acceptable de vivre dans une France où des centaines de milliers de citoyens sont discriminés dans la recherche d’un logement, d’une formation, d’un emploi ou lorsqu’ils sont interpelés par les forces de l’ordre, du fait de leur faciès ! ».
Chloé Juhel