Tariq Ramadan reconnaît cinq relations extraconjugales
Tariq Ramadan, mis en examen pour viol, qui s'était refusé jusque-là à évoquer sa vie sexuelle, a finalement admis avoir eu cinq relations extraconjugales consenties, dont l'une avec Mounia Rabbouj, une ancienne escort girl qui l'accuse de viol.
Tariq Ramadan, mis en examen pour viol, qui s'était refusé jusque-là à évoquer sa vie sexuelle, a finalement admis avoir eu cinq relations extraconjugales consenties, dont l'une avec Mounia Rabbouj, une prostituée qui l'accuse de viol.
Le journal Le Parisien, décidément bien informé, qui a eu accès aux déclarations fuitées par l'enqûte, du théologien suisse rapporte aujourd'hui jeudi 7 juin, que celui-ci s'est décidé à en parler après la troisième plainte :
D'abord, il faut resituer les choses. Au moment de la garde à vue, on parlait de deux cas [plaintes]. Donc maintenant, oui, il m'est arrivé d'avoir des relations extraconjugales.
Il y a deux types de choses dans ma vie, c'était énormément de relations virtuelles et des relations extraconjugales avérées.
Pour les juges d'instruction, ces questions sur sa vie intime sont considérées comme "utiles" au "regard de la nature des faits" reprochés.
Pour justifier ces relations, il a indiqué selon France-Inter, qui a eu aussi accès à ses déclarations :
J'ai eu des hauts et des bas, des fois où j'ai été totalement en cohérence avec mes principes et d'autres où j'étais plus fragile […] Ce sont des femmes qui viennent me chercher […] Je n'étais pas seulement sollicité comme un intellectuel, mais aussi comme un homme.
Rappelant qu'il a été "élu parmi les sept hommes les plus sexy du monde" par un journal, il s'est présenté comme une victime :
C'est moi qui suis harcelé. Je passe au Bourget pour une conférence et le service d'ordre doit sortir trois femmes des toilettes parce que j'y vais.
Ces cinq femmes ont toutes été entendues au cours de l'enquête. Parmi elles : deux témoins sous X et une ressortissante suisse. Celle-ci, Denise, a expliqué avoir entretenu une relation amoureuse avec Tariq Ramadan entre 2005 et 2009 après avoir assisté à une de ses conférences à Lausanne. Si elle a déclaré que Tariq Ramadan avait un "penchant" pour "la domination", elle a assuré n'avoir subi aucunes violences.
Uniquement deux plaintes retenues et auditionnées
Mardi, Tariq Ramadan était auditionné dans le cadre de la troisième plainte. C'était la première fois que Tariq Ramadan, qui nie catégoriquement tout viol, reconnaissait des relations extraconjugales, éloignée des enseignements qui ont fait sa célébrité.
Les juges lui ont demandé s'il était "adepte de pratiques sexuelles violentes ou brutales". Il a répondu être "profondément révolté" et a affirmé n'avoir "jamais exercé de violence sur une femme", parlant de "rapports fougueux, de domination", dans un "cadre de consentement et de complicité". Il a assuré : "Je le dis et je le répète, je ne suis pas un violeur. Quand on me dit 'non' c'est non."
Selon des sources proches du dossier, l'interrogatoire a essentiellement porté sur les deux premières plaignantes. En fin d'audition, les magistrats ont indiqué à Tariq Ramadan qu'il serait "interrogé ultérieurement" sur les faits de la troisième plainte, mais qu'il pouvait faire une déclaration sous le statut de témoin assisté.