Flottille pour la liberté à Gaza : voyage en eaux troublées

 Flottille pour la liberté à Gaza : voyage en eaux troublées

Manifestation en soutien de Gaza contre la violence israélienne


Une flottille pour la liberté à Gaza se fraie un chemin, via océans, mers et fleuves, vers la ville palestinienne. Un voyage qui rencontre quelques imprévus.


Persistance


En 2011, une campagne internationale avait permis d’envoyer une flottille vers Gaza. Celle-ci avait été interceptée dans les eaux internationales par la marine israélienne. Plus globalement, depuis 10 ans, des flottilles tentent de briser le blocus de Gaza. Cette année, une flottille, composée de quatre bateaux, s’est lancée à nouveau ce défi. Partis du nord de l’Europe, deux bateaux empruntent la voie océanique, tandis que deux autres passent les voies fluviales, pour se rejoindre en mer Méditerranée et voguer vers Gaza.


Retards


Pour le duo empruntant la voie océanique, les escales prévues se sont bien passées, que ce soit à Angleterre ou encore le week-end dernier à La Rochelle. Pour les bateaux faisant route via les voies fluviales, le voyage est un peu plus perturbé. En Belgique, un problème d’écluses fermées avait retardé le duo de quatre jours. Ces derniers devaient accoster à Paris mercredi (13 juin) mais un autre problème est survenu : « La Mairie de Paris, qui avait d'abord donné son accord, est revenue dessus. Donc pas de bateaux au port de l'arsenal, port des plaisanciers à Paris. Sous prétexte que ces bateaux, ayant une mission humanitaire, ne sont plus des voiliers, ils ne peuvent accoster à l'arsenal », regrettait Claude Leostic, présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.


Pressions


Si des discussions sont en cours avec la Mairie de Paris pour obtenir l’autorisation de pouvoir faire accoster les bateaux dans la capitale, les organisations œuvrant pour l’accueil de ces derniers ont été renseignées sur les vraies raisons du blocage : « Si nous avons une réponse négative de la mairie, nous savons déjà pourquoi. L'ambassade d'Israël a déjà fait des pressions. Ils en ont fait à la Rochelle aussi, mais la ville n’a pas cédé. Ça ne nous surprend pas même si c'est une ingérence flagrante dans les affaires françaises ».


Détermination


« Si nous n’avons pas d'autorisation, nous pourrons organiser un accueil sur les berges ce week-end (16-17 juin). Nous ne passerons pas inaperçus dans tous les cas », prévient Claude Leostic déterminée. Après le passage à Paris, les bateaux continueront leur route via Lyon, Marseille puis rejoindront le reste de la flottille en Sicile. A partir de là, le but sera le même que pour les flottilles précédentes : briser le blocus de Gaza. Une mission qui marque la volonté d’agir des citoyens : « A défaut d'actions des gouvernements dont le silence est complice, ce sont les peuples qui bougent ».


Charly Célinain