Clichy-sous-Bois : un échange pas comme les autres

 Clichy-sous-Bois : un échange pas comme les autres


C'est un échange culturel comme des milliers d'autres en France, entre des jeunes du cru et des adolescents venus d'ailleurs. La différence : ceux de Clichy-sous-Bois viennent de Palestine, d'Hébron plus précisément. Organisé par l'association Ac le Feu, les enfants ont eu la possibilité de découvrir Paris, les monuments mais aussi d'échanger avec leurs homologues Français sur ce qu'il se passe au Proche-Orient.



Certains jouent au basket, d'autres s'attellent à préparer l'atelier culinaire. Chacun doit préparer un plat pour le présenter à son homologue venu de l'étranger. Au menu : un couscous préparé par les jeunes de Clichy-sous-Bois, de l'autre coté, un plat…palestinien.


Venus de la ville d'Hébron en Cisjordanie, ces jeunes palestiniens découvrent pour la 1ère fois la France, dans le cadre d'un échange culturel. Une initiative qui les mène de Bruxelles à Clichy-Sous-bois mais aussi à Nimes et Perpignan. Durant un mois, ces jeunes palestiniens parfairont leur Français mais aussi échangeront avec des jeunes sur leurs vies en France et sur la situation au Proche-Orient.


"Il nous découvrir ce qu'est un Palestinien, en dehors de ce que nous disent les médias" nous explique Mehdi Bigaderne, président et co-fondateur de l'association Ac le Feu, installée à Clichy-sous-Bois. Une ville qui a connu il y a quelques années des émeutes. Pourtant, ce n'est pas ce qu'ont retenu les jeunes Palestiniens. "Les adolescents sont très marqués par la diversité que nous avons mais surtout ils m'ont tous parlé de ce que nous possédons et qu'ils n'ont pas : la liberté"


Un sentiment partagé par Ibrahim Melouki, professeur de Français à l'Université d'Hébron qui accompagne ses enfants. "Nous autres Palestiniens, il ne nous reste que l'espoir. Notre vie est compliquée. Nous n'avons pas d'espaces verts comme ici, du fait de la colonisation. Même si c'est important, les enfants n'ont pas accès au jeu. Pour le moment, les Palestiniens sont plutot à la recherche de la liberté."


Liberté, un mot que les enfants palestiniens affectionnent particulièrement et qui revient souvent dans leurs témoignages sur Clichy Sous Bois et plus généralement sur la France. Une jeune lycéenne Nour, nous explique qu'elle a visité le Parc Astérix, la tour Eiffel, le chateau de Versailles ainsi que plusieurs monuments parisiens mais ce qui la marque, "les jeunes d'ici détiennent un joyau que nous n'avons pas du fait de l'occupation israélienne". Un sentiment partagé également par Tikawt, jeune marroco-Palestienne de 16 ans qui fait également partie du voyage. "Tu ne te sens jamais en sécurité car de jour comme de nuit, tu es sous l'épée de Damoclès d'une arrestation arbitraire".


Les voyages enrichissent la jeunesse, a t'on l'habitude de dire. Pas faux, pour ces jeunes qui outre le fait qu'ils s'extraient de l'univers pesant que leur fait subir l'occupation et la colonisation israélienne, découvrent aussi de nouveaux horizons et des Français qui les accueillent.


Pour aller plus loin :



 


Interview avec Ibrahim Melouki, professeur de Français à l'Université d'Hébron sur la situation en Palestine, sur la France mais aussi sur la place du français en Palestine : "Nous sommes les ambassadeurs de la Francophonie au milieu du monde anglophone"


Voir aussi : 


Les témoignages de Nour et de Tikawt