Loi ELAN : les logements sociaux en danger ?

 Loi ELAN : les logements sociaux en danger ?

Manuel Cohen / MCOHEN


Depuis hier (16 juillet), le Sénat examine le projet de loi sur le logement (ELAN). Un texte dont le volet social semble plutôt réduit. 


Rassemblement


« Précariser les locataires privés et HLM, vendre massivement les HLM à des profiteurs/expulseurs, détricoter l’encadrement des loyers et la loi SRU, accélérer l’expulsion des locataires les plus pauvres (…) », c’est ainsi que le DAL (Droit au logement) décrit le projet de loi ELAN (évolution du logement et aménagement numérique). A en croire les premiers retours après le passage à l’Assemblée nationale début juin dernier, le logement social pourrait subir quelques désagréments.


Logement social sur le marché


Un des gros points de désaccord concernant ce projet de loi est la réorganisation du logement social, avec notamment le spectre de la vente de HLM. « Le problème c'est la remise du logement social dans le circuit économique libéral, sur le marché. L'exception que représentait le modèle du logement social va, petit à petit, disparaître. Je ne pense pas que ça réponde aux besoins sociaux… De ce point de vue, c'est un projet dangereux » explique Jean Frouin responsable de la thématique logement au sein de la LDH, suite au passage de la loi à l’Assemblée nationale.


Précarisation


Conjugué à ce projet de loi ELAN, la baisse des APL soulève beaucoup d’interrogations. Pour Frédérique Kaba, directrice des missions sociales de la Fondation Abbé Pierre, la préoccupation première est la répercussion qu’aurait la baisse des APL sur les ménages les plus pauvres : « Quel va être l'impact de cette décision sur leur reste pour vivre, qui, parfois ne leur permet pas de payer à la fois le loyer, le chauffage et leur alimentation ? Nous sommes dans des choix de première nécessité » déclarait-elle déjà en novembre dernier.


A l’appel du DAL, une manifestation est organisée aux abords du Sénat (Paris), aujourd’hui (17 juillet), avec l’espoir de faire entendre leur voix aux sénateurs.


Charly Célinain