Des versions contradictoires dans l’affaire Benalla

 Des versions contradictoires dans l’affaire Benalla

Crédit photo : Ludovic Marin / AFP


La version de l'Elysée prend du plomb dans l'aile. Le directeur de l'ordre public à la préfecture de police de Paris, Alain Gibelin, a été auditionné par la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale. Il contredit la version de la Présidence de la République alors que le principal interressé, Alexandre Benalla a donné sa version pour la première fois.


Alain Gibelin est formel. "Mr Benalla ne bénéficiait d'aucune autorisation de la préfecture de police" pour être présent à cette manifestations. Il affirme que  c'est un chef major de la direction de l'ordre public et de la circulation, Laurent Simonin, mis en examen également, qui a donné l'autorisation. Il a indiqué n'avoir "aucune idée de la provenance du matériel et du casque" dont disposait Alexandre Benalla.


Et le directeur de l'ordre public à la préfecture de police de Paris, enfonce le clou en contredisant la version de l'Elysée. Il a ainsi indiqué que Mr Benalla était présent à plusieurs réunions durant sa période de suspension, du 4 au 19 mai. "L'information de cette sanction ne nous a jamais été transmise", a rajouté le haut fonctionnaire. Avant de changer de version ce matin dans une lettre à la présidente de la Commission des lois. Il affirme avoir "mal compris" la question et doit apporter des réponses dans sa lettre.


L'Elysée a maintenu sa version en indiquant que la sanction a été adéquate et appliquée. Il va falloir dés lors que le directeur de cabinet du Président de la République s'explique sur les interrogations légitimes des députés. Il doit être auditionné aujourd'hui devant la commission d'enquête. Le Président de la République n'a toujours pas commenté. Il a envoyé un tweet de soutien aux pays européens victimes d'incendies et semble loin de cette affaire.


De son coté, Alexandre Benalla, par l'intermédiaire de ses avocats, a donné sa version des faits. Pour lui, "témoin des agissements de deux individus particulièrement virulents et de l'apparent dépassement des capacités opérationnelles des policiers sur place, Monsieur Benalla a pris l'initiative de prêter main forte au dispositif en aidant à la maîtrise de ces personnes". Une version contredite par les images et photos disponibles depuis. Une manière de voir les choses qui agace particulièrement les policiers. Le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars, indique que Mr Benalla n'est pas formé au maintien de l'ordre alors que Philippe Capon, de l'UNSA-Police le traite même de "Sherif" et dénonce le deux poids, deux mesures.


Un syndicat de policiers, VIGI-CGT Police et les deux manifestants frappés ont décidé de se porter partie civile. Et l'affaire est loin de se tasser. Les députés devraient poser plusieurs questions au gouvernement cet après-midi et l'audition du directeur de cabinet du Président de la République devrait permettre d'y voir plus clair.