« Fragments de rêves », le film de Bahia Bencheikh El Fegoun censuré aux 16e rencontres cinématographiques de Béjaïa

 « Fragments de rêves », le film de Bahia Bencheikh El Fegoun censuré aux 16e rencontres cinématographiques de Béjaïa

Algérie. Le documentaire de la réalisatrice constantinoise Bahia Bencheikh El Fegoun « Fragments de Rêves »


Coup de tonnerre aux 16ème rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) : le film "Fragments de rêves" de la réalisatrice constantinoise Bahia Bencheikh El Fegoun qui devait clôturer le festival ne sera pas projeté ce jeudi 6 septembre.


"Dans un contexte où le cinéma algérien est de plus en plus menacé, l'association Project'Heurts, organisatrice des RCB n'a pas reçu le visa culturel pour sa projection, sans aucune argumentation de la part de la commission de visionnage", regrettent les organisateurs qui s'attendaient un peu à cette décision.


"Nous aimons le film. Nous n'allions pas nous autocensurer", tient à préciser Abdenour Hochiche, l'un des responsables. "N'ayant aucune information sur cette commission chargée d'octroyer les visas culturels, une demande de recours a été adressée par l'équipe des RCB au ministère de la Culture est restée sans réponse. L'équipe prend acte de cette décision et compte agir dans le cadre du respect de la loi", ont promis les organisateurs.


"Nous suspendons les rencontres cinématographiques tant que nous ne retrouverons pas une atmosphère digne de son nom. Nous voulons travailler en totale liberté", a réagi un autre responsable.


En Algérie, pour toute projection, les films doivent obtenir un ''visa culturel'' délivré par le ministère de la Culture. Il y a deux ans, en 2016, "Vote off", le documentaire du réalisateur algérien Fayçal Hammoum avait été interdit lors des 14èmes rencontres cinématographiques de Béjaïa.


"Fragments de rêve" donne la parole aux acteurs et leaders des mouvements sociaux en Algérie qui agissent depuis 2011. "Ca me fait mal de ne pas pouvoir montrer mon film chez les miens alors qu'il a été montré dans de nombreux pays ", a déclaré, émue, la réalisatrice Bahia Bencheikh El Fegoun. "Je voulais saluer votre courage d'avoir osé montrer ce film, d'autres ne l'ont pas eu", a-t-elle continué avant de lire un poème d'un auteur uruguayen "Le droit de rêver".