Prof braquée à Créteil : engager la réflexion sur les politiques

 Prof braquée à Créteil : engager la réflexion sur les politiques

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Le 18 octobre dernier, un lycéen braque un professeur en plein cours à Créteil. Un acte grave, symptôme de problèmes persistants et plus profonds.


Inacceptable


Toute la société française est en émoi devant les images de ce professeur braqué par un élève en plein cours au Lycée Edouard Branly de Créteil. Toute la classe politique appelle à trouver des solutions depuis cet incident. Pourtant, nombreuses sont les associations et acteurs de l’éducatif à prévenir de la situation de plus en plus tendue dans les établissements scolaires des quartiers populaires. Ainsi l'association UNIRSCO (Unis pour la Réussite Scolaire), depuis la rentrée scolaire et même avant, attirait l’attention sur les récentes violences inter-quartiers des jeunes, débordant jusqu’aux abords des établissements scolaires (Boissy, Bonneuil, Créteil, Stains, Saint-Denis etc.).


Création


Si l’ UNIRSCO n'existe formellement que depuis le mois de septembre, toutes les associations et membres de l’éducation qui la composent, travaillent depuis 2011 à harmoniser l'éducation sur le territoire national. Depuis l'année dernière, ce travail se concrétisait un peu plus avec « les états généraux de l'éducation dans les quartiers populaires », organisés par les associations Fils et Filles de la République, PARENTS, PACTE 34, ESPOIR 34, Collectif Apprendre Ensemble et le collectif des parents du Petit Bard Pergola Montpellier.


 


Pas de moyens


En avril dernier, en marge de la deuxième édition des  états généraux de l'éducation dans les quartiers populaires, Salika Amara, présidente de Fils et Filles de la République (FFR), ne mâchait pas ses mots : « Nous ne nous retrouvons pas dans cette éducation nationale, parce qu'elle n'est pas nationale (…) On ne donne pas les mêmes moyens aux écoles situées dans les quartiers populaires, notamment en Seine-Saint-Denis. On ne découvre rien, ça dure depuis plusieurs années ». Les nombreuses grèves et blocages d’établissements scolaires, dans toute la région parisienne, à Argenteuil, Saint-Denis, Aulnay-sous-Bois, Bobigny et bien d’autres villes, témoignent du même problème : le manque de moyens humains et financiers pour assurer aux jeunes des quartiers populaires, la même éducation que sur tout le reste du territoire.


Quelles solutions ?


Avec cet incident arrivé au Lycée Edouard Branly à Créteil, tous les yeux sont rivés sur la réponse du gouvernement. Une énième « mesurette » sera aussi utile qu’un pansement sur une jambe de bois. Les changements doivent être engagés en profondeur : « Il devient urgent d’engager la réflexion sur les politiques et les actions à mettre en œuvre pour lutter contre les inégalités scolaires, et plus particulièrement sur la dimension ségrégative et discriminatoire qui compromettent fortement le devenir des jeunes des quartiers populaires ».