Otman Douidi : « Nous devons ouvrir les frontières »
Le vice-président de l'association "Diaspora Algérienne résident à l'Etranger", Otman Douidi se dit touché par le message du Roi du Maroc et estime qu'il est grand temps d'ouvrir les frontières entre les deux pays. "Les diasporas marocaines et algériennes en France n'ont aucun problème à s'entendre. Elles peuvent montrer la voie".
Qu'avez vous pensé du discours du Roi du Maroc appelant à un dialogue avec l'Algérie ?
Le message m'a beaucoup touché. Il est important que l'on puisse travailler ensemble avec nos frères marocains. Nous devons ouvrir les frontières. C'est une situation inédite avec cette fermeture qui est l'une des plus anciennes entre deux pays. Le message du roi au président algérien est fort. Il est nécessaire qu'il y ait une réponse de l'Algérie à cette main tendue. On est les mêmes peuples. On a de la famille d'un côté ou de l'autre. Il faut qu'aujourd'hui, nous avancions ensemble vers un avenir plus radieux. Je me rappelle qu'en 1986, le roi du Maroc, Hassan II avait proposé une monnaie unique dans le Maghreb. Les Européens en ont une depuis 2002. Nous avons pris un retard considérable. Il est temps de le rattraper.
Quels sont les dossiers qu'il faut aborder en priorité ?
Le premier est d'ouvrir les frontières. Les autres dossiers viendront ensuite. En ce qui concerne le Sahara, il appartient au Maroc. Vous savez, l'Algérie est 10 fois plus grand que le Maroc. Ce bout de terre n'interesse pas le peuple algérien. Nous devons nous occuper d'abord de notre pays en priorité. Il n'y a aucune raison de se disputer avec nos frères en face alors qu'il faut rappeller que le Maroc a aidé l'Algérie pendant la guerre d'Indépendance. L'Algérie devrait être reconnaissant envers le Maroc.
Comment a été perçu la nouvelle en Algérie ?
Le peuple algérien était content. J'ai eu beaucoup de retours positifs. Il y a beaucoup d'articles sur le sujet en Algérie.
Et la diaspora algérienne ?
Nous n'avons pas de problèmes avec la diaspora marocaine en France. On travaille souvent ensemble avec eux. Dernièrement, on a envoyé des fauteuils roulants au Maroc. On ne regarde pas si ils sont marocains ou tunisiens. Ce sont nos frères. Quand il y a eu le tremblement de terre à Al Hoceima, on a été nombreux dans la diaspora algérienne à venir en aide aux sinistrés en leur envoyant des vétements, des produits hygiéniques. Lors de nos rencontres avec la diaspora marocaine, le sujet qui revient souvent est l'ouverture de la frontière pourqu'on puisse voir nos familles d'un coté et de l'autre.
Que peut on faire pour contribuer à ce rapprochement ?
La société civile doit s'impliquer. Pour l'instant, l'Algérie rentre dans une période trouble avec les élections à venir. Il n'y aura pas de réaction politique forte avant que la situation soit éclaircie en 2019 après les élections.