Foudil Kaibou, le succès du rire pour tous

 Foudil Kaibou, le succès du rire pour tous

crédit photo : Push Talent


Trois ans après “L’Arabe qui cache la forêt”, l’humoriste d’origine algérienne remonte sur les planches avec un one man show enlevé inspiré de sa vie. Nous avons rencontré ce boulimique de la scène.


“J’ai toujours voulu faire de la scène, mais comme j’étais pauvre, je n’avais pas les moyens de m’inscrire dans une école de théâtre ou de cinéma. J’ai donc poursuivi mes études et j’ai travaillé pendant sept ans dans les ressources humaines”, raconte Foudil Kaibou. Mais ce rêve de gosse tenaille l’Alsacien qui décide un jour de tenter sa chance. Il quitte son emploi et prend des cours de théâtre. “Je m’étais donné un an pour réussir. J’étais tellement motivé que j’ai appris très rapidement”, sourit-il. Repéré par un producteur en 2005, il joue dans la pièce Couscous aux lardons, de Farid Omri. Sa carrière est lancée. “A partir du moment où j’ai décidé de changer de vie, je n’ai pas arrêté et j’ai joué tous les soirs. Lorsqu’on me demandait si le rythme n’était pas trop soutenu, je trouvais cela surréaliste. Je pensais à mon père qui s’éreintait à l’usine. Moi, j’ai la chance de faire ce que j’aime et d’en vivre. Je n’ai pas le droit de me plaindre”, confie-t-il avec humilité.


Pendant des années, il enchaîne les représentations. Mais, apeuré à l’idée d’être seul sur scène, il met du temps à se lancer dans le one man show. C’est finalement en 2013 qu’il franchit ce pas avec “L’Arabe qui cache la forêt” dans lequel il évoque les avantages et les inconvénients d’être arabe. Un an plus tard, il signe un contrat de trois ans avec Jamel Debbouze. Du Jamel Comedy Club au Marrakech du rire en passant par ses propres spectacles, l’humoriste multiplie les succès. Malgré tout, il confie avoir traversé une période sombre : “Le bling-bling, ce n’est pas mon truc. J’ai eu du mal à gérer et j’ai fait un burn-out. J’assurais le show, mais derrière le rideau j’étais seul, je ne me reconnaissais plus. On a tendance à penser que ce genre de choses n’arrive qu’aux autres, mais ce n’est pas le cas. Enfin, depuis, j’ai repris du poil de la bête.”


 


“Le communautaire ça maintient les clivages”


Son nouveau one man show ? “Un mélange entre d’anciens sketchs et des nouveautés. Je suis encore en rodage”, précise-t-il. Le spectacle, qui n’a pas de nom finalement aurait dû s’appeler “Ambiance” : un titre simple, comme son auteur. Il y parle des hommes, des femmes, de l’argent, de l’amour, du théâtre… de tout ce qui fait son quotidien et le nôtre. Mais le quadragénaire se défend de faire dans le communautaire : “Lorsqu’on porte un nom maghrébin, on nous attend là-dessus. C’est pénible de devoir se justifier. Je suis Arabe, mais je suis capable de faire rire tout le monde.”


D’ailleurs, dans la salle, le public est cosmopolite. L’artiste insiste : “Lorsque je parle de l’intégration par le vin ou du mariage pour tous, ça touche tout le monde. Le communautaire ça maintient les clivages.” Et de conclure par un clin d’œil à Rachid Taha, qui nous a quittés il y a peu et pour qui il nous avoue une grande admiration : “Comme lui, je suis Français tous les jours et Algérien pour toujours.” 


 


FOUDIL KAIBOU jusqu’au 30 novembre à l’Apollo Théâtre, 18, rue du Faubourg-du-Temple, Paris 11e.