Eurovision : des militants LGBT demandent à Bilal Hassani de ne pas chanter en Israël
On devrait tous se réjouir de la sélection de Bilal Hassani, qui représentera la France à la prochaine édition de l'Eurovision. Ce jeune homme de 19 ans fait face à une véritable campagne de haine sur les réseaux sociaux, victime d'insultes en raison de son orientation sexuelle et de ses origines ethniques.
Sauf que l'événement prévu en mai 2019 aura lieu en Israël à Tel Aviv. C'est le sens de cette lettre ouverte rédigée par des militants LGBT et diffusée ce lundi 28 janvier sur les réseaux sociaux.
Après s'être réjoui de sa qualification, "nous nous tenons à tes côtés face aux multiples attaques homophobes, transphobes et racistes dont tu es la cible", comprenant aussi qu'une "participation à l’Eurovision est le fruit d’un important travail et d'un rêve que tu nourris depuis tout petit", les militants lui demandent de ne pas participer au concours.
"Nous, militant.E.s queer et LGBTI en soutien au peuple palestinien et pour le boycott d'Israël, souhaitons par ce courrier mieux t'informer sur le pays dans lequel tu rêves de chanter en participant à la finale de l’Eurovision, et nous espérons te convaincre de renoncer à te produire au service de l'apartheid israélien", écrivent-ils.
"Cet État occupe depuis 1948 un autre pays, la Palestine, après en avoir chassé une grande partie de ses habitants qui sont depuis 70 ans des réfugiés ailleurs dans le monde. Cet Etat poursuit encore et toujours sa colonisation de la Cisjordanie. Cet État pratique une politique d’apartheid à l’encontre des citoyens palestiniens, qu’ils soient d’Israël ou de Cisjordanie, notamment avec la dernière loi votée récemment au parlement Israélien nommée "Loi de l’état nation du peuple juif". Cet Etat impose un blocus inhumain à la population de Gaza depuis 2007. Cet État développe le pinkwashing, c'est-à-dire une politique prétendument en soutien à nos communautés pour se donner une fausse image "progressiste" et blanchir ses crimes", expliquent en détail les militants, avant d'espérer que le chanteur puisse prendre conscience des enjeux d'une telle participation.
"Tu peux encore refuser de participer à cette mascarade et tu ne seras pas le seul à le faire, dans toute l’Europe et au niveau international de nombreux artistes refusent maintenant de se produire en Israël. Dans les années 1970 et 1980, de nombreux artistes ont boycotté un autre État qui avait légalisé la discrimination : l’Afrique du Sud de l’apartheid".