Salah Bourdi : « La coopération décentralisée représente l’avenir »

 Salah Bourdi : « La coopération décentralisée représente l’avenir »


Ce fonctionnaire de police et maire adjoint à Epinay-sur-Seine a créé et préside le cercle Eugène-Delacroix. A travers plusieurs événements, il tisse des liens entre élus locaux pour faire avancer l’amitié France-Maroc.


Le cercle Eugène-Delacroix réunit des élus pour l’amitié France-Maroc. Quelle est son action ?


Nous facilitons la mise en réseau entre élus français et marocains. Nos membres sont de toutes origines et de toutes tendances politiques (Benoît Hamon, Jean-Vincent Placé, Valérie Pécresse, etc.). Nous travaillons aussi pour faire avancer la coopération décentralisée entre les deux pays. Enfin, le Cercle est l’occasion d’apporter des financements, sur des projets d’associations “coup de cœur”, comme la rénovation d’une école à Taza (au nord-est de Fès, ndlr) avec la ville de Meudon.


Vous avez organisé un forum des élus France-Maroc sur la coopération décentralisée du 22 au 24 mars à Casablanca. Pourquoi cet évenement ?


C’est un moment de partage inédit entre des élus et des chefs d’entreprise d’Ile-de-France et de la région de Casablanca-Settat. Avec 100 représentants de chaque pays, nous souhaitons faire avancer les bonnes pratiques et expériences en matière de gestion territoriale. Pendant trois jours, nous allons travailler sur quatre tables rondes : la révolution numérique dans les territoires, les méthodes de la régionalisation avancée, le développement économique des territoires versus le développement durable et, enfin, la ruralité et les disparités dans les territoires. Si l’amitié France-Maroc, qui est excellente au demeurant, passe par la relation d’Etat à Etat, il faut la faire vivre. La coopération décentralisée représente l’avenir. La régionalisation, bien qu’imparfaite, apporte la politique au plus près des habitants.


Que peuvent faire les Franco-Maghrébins pour améliorer les relations entre leurs pays d’origine ?


Ils peuvent œuvrer à la paix. C’est une conviction profonde, sinon je n’aurais pas créé le Cercle. Par exemple, le roi Mohammed VI a dit à l’Algérie : “Mettons-nous autour de la table et discutons.” C’est élégant comme proposition. Personnellement, je suis marié avec une Franco-Algérienne et j’ai un arrière-grand-père né à Tlemcen. Moi qui ai donc du sang algérien dans les veines, je n’y vois que du positif. La tension n’est que politique. Des familles des deux côtés de la frontière souffrent de cette situation.