Les éveillés : l’art du clubbing citoyen

 Les éveillés : l’art du clubbing citoyen


Sortir, s'amuser et soutenir les exilés. C'est le pari tenu depuis deux ans par Les éveillés, « association noctambule de soutien aux exilés ».


 


Aider


Il est 23h30, mardi soir (7 mai), dans la très animée rue Oberkampf (Paris 11e), où les Parisiens viennent se divertir dans les nombreux cafés. C'est dans l'un de ces lieux, au Pardon, que débute la soirée de l'association Les éveillés. Si elle ressemble à une soirée clubbing parisienne classique, elle en diffère par son enjeu.


Tous les bénéfices de cette soirée iront à deux associations qui aident les migrants : Pari d'exil et La Chapelle debout. Deux associations avec lesquelles Océane, à la base de l'association Les éveillés, a travaillé pendant un an dans les camps d'exilés installés entre Stalingrad et Jaurès.


Alliant son goût pour les soirées et son besoin de venir en aide aux exilés, la jeune femme organise une première soirée en janvier 2017. Depuis, une vingtaine d'autres ont permis de récolter beaucoup d'argent pour les associations.


Éveiller les « jeunes »


« Sur les camps je trouvais qu'il n'y avait pas assez de gens de mon âge [La vingtaine, ndlr] (…) Ces soirées sont une façon de les intégrer à tout ça » explique Océane. Pour cette dernière, une des explications réside dans le fait que les plus jeunes peuvent avoir « peur de gêner » ou se sentir « trop intrusifs ».


Des sentiments qu'elle avait elle-même quand elle a commencé à aider sur les camps : « La première fois que j'y étais, j'étais ultra flippée. T'as un peu l'impression que tu te mêles de ce qui ne te regarde pas. Et finalement les migrants sont très contents que tu te mêles de leurs problèmes ».


Projets


Appelé pour « booker » un artiste lors d'une soirée, Axel, enthousiasmé par le projet, a depuis rejoint l'équipe des éveillés. « C'est quelque chose que je voulais faire à la base, créer un label pour reverser de l'argent à une association » avoue-t-il.


Ce dernier est également très impliqué dans le prochain projet de l'association, un projet musical : « Nous avons demandé à des artistes de faire un morceau mais qu'ils le fassent comme si c'était une carte de visite de leur musique ». Un projet de compilation de musique électronique française ayant deux optiques.


D'une part, la possibilité de céder cet album contre un don au bénéfice des exilés. D'autre part, c'est également une possibilité de faire découvrir et de partager ce pan de la culture française avec les exilés, « même si c'est le cadet de leurs soucis » vient tempérer Océane. Partager une valeur universelle, la musique, mais surtout partager la culture et créer du lien avec ces jeunes exilés, même si parfois « c'est le choc des cultures » admet Océane.