71% des hommes confrontés à l’éjaculation précoce

 71% des hommes confrontés à l’éjaculation précoce

Illustration – IAN HOOTON / I2H / SCIENCE PHOTO LIBRARY / AFP


Le chiffre est étonnant et pourtant c'est le résultat d'une étude IFOP menée pour la plateforme de santé Charles.co. Si près de 2 français sur 3 souffre de ce trouble, il y a deux chances sur 3 de rencontrer un partenaire qui ne le considère pas comme un obstacle majeur à la relation.


Il est des choses qu'un homme a du mal à aborder. Parmi celles-ci, tout ce qui peut avoir un lien de près ou de loin à sa virilité. Dans cette société où la performance (et pas que sexuelle) est mis en avant comme paramètre premier de la personnalité, les troubles de l'érection, les dysfonctionnements sexuels et autres éjaculations précoces ont tôt fait de sygmatiser l'homme en question.


Or, l'étude mené par l'IFOP pour le compte de la plateforme Charles.co, revient sur ces questions et leurs incidences dans la vie des hommes, des femmes et des couples. Ainsi, on apprend que les femmes trouve qu'un rapport sexuel avec pénétration doit durer idéalement entre 7 et 13 minutes. En dessous, elles estiment que ce n'est pas assez. Au delà, elles s'ennuient. Or pour les moins de 24 ans, les deux tiers des hommes indiquent avoir eu un dernier rapport sexuel de plus de 20 minutes.


L'appréhension de l'orgasme est aussi différente, notamment dans sa perception selon le genre. Ainsi, si 4 hommes sur 10 estiment que la phase active pour procurer un orgasme à son partenaire est comprise entre 10 et 19 minutes, seules 3 femmes sur 10 considérent que le rapport sexuel est raté sans orgasme (28%). Une évolution dans la perception féminine de l'orgasme, puisqu'elles étaient 4 sur 10, il y a 20 ans.


En ce qui concerne l'éjaculation précoce, les 2 tiers des 25-34 ans ont eu ce genre d'expérience. 1 tiers des 18-69 ans, ont du faire face à une éjaculation avant pénétration. Pour 28% d'entre eux, l'éjaculation est estimée entre 2 à 4 minutes après la pénétration. La perception qu'en ont les hommes est déterminante de leur façon de voir leur virilité. Ainsi 7 hommes sur 10 pensent qu'en dessous de 10 minutes, l'éjaculation est précoce.


Est ce partagé par les femmes ? Quel lien dans le couple ? Ce trouble ne semble pas créer un cassus belli dans les couples. Pour la majorité des femmes, elles peuvent passer outre si l'échange de jouissance est partagé. Un tiers des hommes ose en parler à son partenaire et seuls 6% ont consulté un spécialiste. C'est dire le tabou qui l'entoure !


Chez les jeunes de moins de 25 ans, ce trouble n'a pas, du point de vue masculin, une incidence sur leur couple (90%). 3 femmes sur 10 ont rompu pour cette cause quand les hommes y voit une raison de se séparer dans seulement 15% des cas. Et l'inégalité de traitement est très différent selon son milieu social ou son cadre de vie. Les femmes plus diplomées, en milieu urbain ou cadres invoquent ce motif pour 40% des cas.


L'impression et la longueur du rapport sont également à mettre en cause. 84% des hommes admettent un déficit de maitrise éjaculatoire et la quasi totalité aspirent à des rapports sexuels plus longs même s'ils surévaluent souvent la durée moyenne d'un rapport.


Face à ce phénomène qui crée anxiété et honte de la part des hommes, il est nécessaire de prendre conscience du défi posé par ce trouble. Les conséquences (rupture, anxiété, perte d'estime de soi) peuvent dégrader les relations de couple. Si le phénomène se repète, n'hésitez pas à en parler avec votre partenaire ou mieux à consulter un spécialiste de santé qui pourra améliorer ce dysfonctionnement sexuel.