Algérie : multiplication des arrestations « abusives »

 Algérie : multiplication des arrestations « abusives »

Karim Boutata (D) et Ahcene Kadi


L'ampleur des arrestations, jugées « abusives », des jeunes militants algériens par le pouvoir en place, inquiète les organisations des droits de l'Homme.


Inquiétude


Depuis le mois de février dernier, l'Algérie est touchée par un mouvement de contestation populaire sans précédent. Depuis, tous les vendredis, de nombreux Algériens manifestent pacifiquement pour demander un changement radical du système politique du pays. Depuis le début de cette contestation, les arrestations abusives se sont multipliées.


L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) dénoncent une centaines d'arrestations de militants depuis début septembre « dont de nombreux défenseurs des droits humains ».


Répression ?


Pour les organisations de défense des droits de l'Homme, ces arrestations font partie d'un arsenal visant à instaurer « un climat de peur par la répression », loin d'être rassurant pour les importantes échéances à venir :


« A deux mois des élections présidentielles du 12 décembre, cette vague d’arrestations arbitraires, qui a clairement pris pour cible les défenseurs des droits humains, est un très mauvais signal pour une éventuelle transition vers la démocratie en Algérie », selon Alexandra Poméon, responsable de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme à la FIDH.


Le RAJ ciblé ?


Parmi les arrestations de militants ayant eu lieu lors de ce mois de septembre, beaucoup font partie du Rassemblement-Action-Jeunesse (RAJ).


Membres du RAJ, Karim Boutata et Ahcene Kadi « sont incarcérés à Alger depuis le 28 septembre pour « atteinte à l’intégrité territoriale » et « enrôlement de volontaires ou mercenaires pour le compte d’une puissance étrangère en territoire algérien » », indiquent les organisations de défense des droits de l'Homme concernant les deux hommes qui encourent jusqu'à 10 ans de prison.


De son côté, le RAJ dénonçait des chefs d'inculpation s'apparentant à une « dérive despotique » dans le but de les intimider et les faire taire.


L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) appelle à la « libération immédiate et inconditionnelle » de tous les manifestants arrêtés arbitrairement.