Pont-de-Chéruy : Un élève exclu de la cantine après son refus de manger de la viande
Raja Lamsyah, une parente d'élève, habitante de Pont de Chéruy, près de Lyon dans l'Isère, est toujours sous le choc. « Nous avons reçu une lettre de la mairie qui nous explique que mon fils de huit ans en classe de CE2 est exclu de la cantine scolaire suite à son refus de manger de la viande », a dénoncé ce mercredi 4 décembre, sur Facebook, cette maman.
Dans un courrier qui date du 15 novembre, Alain Tuduri, le maire, menace en effet de sanction les parents. "Je ne peux que regretter la situation dans laquelle vous vous trouvez mais en maintenant votre refus, vous exposez votre enfant à une exclusion de ce service", écrit le premier édile. "En conséquent, je vous informe qu'il ne sera plus accepté au sein du service de restauration scolaire après les vacances scolaires de Noël qui débuteront le 21 décembre 2019", ajoute le maire.
Kamil, un enfant de huit ans est actuellement inscrit au restaurant scolaire de Pont de Chéruy. Depuis septembre 2019, il refuse de manger de la viande. Le maire justifie cette sanction en rappelant "le fonctionnement de notre service de restauration scolaire », précisant « le rôle joué par celui-ci (NDRL : le restaurant scolaire) dans la découverte du goût l'approche de nouvelles saveurs mais également le lien social et de convivialité qu'il génère et que nous nous attachons à maintenir".
Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont invité Raja Lamsyah à contacter le Défenseur des droits mais aussi le CCIF, le collectif contre l’Islamophobie en France. Plusieurs internautes voyant dans l’exclusion de Kamil, une "décision islamophobe".
"Nous sommes les premiers désolés de cette situation, parce qu'au final, c'est l'enfant qui est interdit de cantine. C'est une décision personnelle et familiale. Les parents de Kamil ont interdit à leur enfant de manger de la viande pour des considérations religieuses", rappelle au téléphone au Courrier de l'Atlas Jean-Pierre Rouane, directeur général des services de la ville.
"Il n'y a aucun racisme derrière notre décision. On ne peut pas faire un règlement par rapport à des considérations religieuses. Dans notre cantine, on ne fait ni de repas végétarien, ni de substitution, hormis pour des raisons médicales, type allergie", "Pour moi, il n'y a qu'une école, qu'une cantine, qui est la même pour tout le monde. Ce n'est pas gérable si on se met à faire du cas par cas", insiste-t-il.
En 2009, le tribunal correctionnel de Vienne avait condamné le maire de Pont-de-Chéruy, Alain Tuduri, à 18 mois d'emprisonnement avec sursis pour "discrimination raciale" et "usage abusif du droit de préemption".