Enfant mort dans un train d’atterrissage : politique en question
Après la découverte d'un enfant mort dans le train d'atterrissage d'un avion, mercredi dernier, les organisations pointent du doigt la politique migratoire européenne.
Mort d'un enfant
Mercredi matin (8 janvier), à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, la découverte d'un enfant, vraisemblablement âgé d'une dizaine d'années, dans le train d’atterrissage d’un avion en provenance d’Abidjan (Côte d’Ivoire), choquait l'opinion. Cet enfant s'appelait Laurent Barthélémy Ani Guibahi et était âgé de 14 ans. Scolarisé au lycée Simone Gbagbo, dans le quartier populaire d'Abidjan Yopougon, le jeune homme avait disparu lundi. Selon un communiqué du Ministère des transports ivoirien, le lycéen a « accédé [mardi soir, ndlr] au train d’atterrissage de l’aéronef en s’agrippant à celui-ci au moment où celui-ci s’apprêtait à s’élancer pour son décollage vers 22H55 ».
Mise en danger
« Ce drame illustre une nouvelle fois les conséquences de politiques migratoires européennes qui poussent les personnes en migration à se mettre de plus en plus en danger. C’est cela qu’il faut questionner et transformer pour que les personnes exilées, y compris des enfants, ne perdent pas leur vie lors de leur parcours migratoire », selon Laure Palun, directrice de l’Anafé (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers).
Quelques cas par an
Si ce type de d'événement dramatique est beaucoup plus rare, Il existe quelques cas par an de personnes migrantes qui trouvent la mort en tentant de se cacher dans un train d'atterrissage ou dans un container de bateau. En 2013, déjà à l’aéroport de Roissy, le corps sans vie d'un ressortissant camerounais avait été retrouvé dans le train d’atterrissage d’un avion. Dernièrement, 6 mineurs ont échappé à l’asphyxie dans un container au port de Marseille, fin octobre 2019.
Voies de migrations sûres
Si les personnes migrantes sont très nombreuses à trouver la mort en tentant de rallier l'Europe en traversant la mer Méditerranée, il existe d'autres parcours migratoires moins empruntés mais tout aussi dangereux. Les organisations, comme celles faisant partie de l'Anafé, réaffirment la nécessité d'une réponse politique : « Tant qu’il n’y aura pas (ou trop peu) de voies sures d’accès aux territoires français et européen, la logique actuelle des politiques migratoires françaises et européennes aura pour conséquence une prise de risque de plus en plus grande pour les personnes exilées, aboutissant parfois à la mort ».