RATP : répression contre les syndicalistes

 RATP : répression contre les syndicalistes


Si le trafic a repris peu à peu, la direction RATP a décidé de ne faire aucun cadeau aux grévistes. Après la retenue de salaires, la Régie Autonome des transports parisiens s'en prend dorénavant aux syndicalistes. Elle a choisi de révoquer Ahmed Berrahla, chauffeur de bus au dépôt de Flandres à Pantin et syndicaliste CGT. Celui-ci avec plusieurs collégues, avait dénoncé les conditions déplorables dans lesquelles roulent des bus parisiens, mettant en danger la sécurité des passagers et des usagers.


Dire que le climat social est tendu en France en ce moment, est un pléonasme. Pour exemple, après plus d'une cinquantaine de jours de grève, la direction de la RATP a choisi de ne pas étaler les jours de grève (comme le veut les pratiques habituelles) mais d'imposer aux salariés des fiches de paie à zéro.


Dorénavant, la direction s'en prend aussi aux syndicalistes. Il en va ainsi d'Ahmed Berrahal, chauffeur de bus depuis 16 ans au dépôt de Flandres à Pantin en région parisienne. Membre du CSSCT (Commission Santé, sécurité et conditions de travail) de l'entreprise publique, le militant du syndicat CGT n'a pas sa langue dans sa poche. Son tort selon sa direction : avoir dénoncé avec 12 autres élus, le 30 septembre dernier, l'état des bus du réseau francilien et les "avoir bloqué". Dans un tract, il annonce qu'un contrôle dans le dépôt de Belliard, dans le 18ème arrondissement de Paris, a permis un "constat plus qu'alarmant". En effet, selon ce tract du syndicat, plus de 70% des bus sont jugés non conformes, mettant en danger les travailleurs de la RATP et des usagers. 


Autant dire que la direction n'a pas apprécié cette information du lanceur d'alerte. Accusant Ahmed d'avoir "bloqué" le dépôt, elle a décidé de le convoquer pour un entretien en vue d'une "mesure disciplinaire pouvant aller jusqu'à la révocation". 2 autres élus sont convoqués aussi mais pour des peines pouvant aller à "juste" 5 jours de mise à pied.


Le lanceur d'alerte tenait un meeting à Pantin ce samedi alors que ce matin plusieurs syndicalistes se sont réunis pour le soutenir pendant son audition par sa direction. Le chauffeur qui vient de la cité d'Aulnay (aux 3000), explique que la répression, il connait. "Quand j'ai été embauché en 2004, ce n''est pas parce qu'ils voulaient de moi, c'est parce qu'ils voulaient des arabes et des noirs pour conduire des bus parce qu'il y avait un taux d'agressions énorme. On nous a pris en 2004 et 18 ans après on veut nous licencier".


Depuis le début de la grève, ce sont 4 agents, tous syndiqués CGT qui ont été convoqués pour des entretiens disciplinaires dans un autre dépôt, celui de Vitry où la grève a été particulièrement suivie. Des manifestations à Vitry et à Flandres à Paris, ont réuni 300 personnes devant chaque dépot. Il y a une semaine, le 27 Janvier, Francois, agent de maintenance sur le dépôt de Vitry a fait une tentative de suicide, en réaction à la politique répressive de la direction de la RATP.