Délit de solidarité : procès en appel des « 7 de Briançon »
C’est aujourd’hui que se tient le procès en appel des « 7 de Briançon », un événement qui pourrait être déterminant pour les futures affaires de solidarité à la frontière franco-italienne.
Appel
Le 13 décembre 2018, 7 personnes ont été condamnées à des peines allant de 6 mois avec sursis à 12 mois de prison, dont quatre mois fermes. Il leur a été reproché d’avoir participé à une manifestation, le 22 avril 2018, dénonçant une action de Génération Identitaire contre des personnes migrantes tentant d’entrer en France par la frontière franco-italienne.
Lors de cette manifestation, les « 7 de Briançon » ont aidé un migrant à passer la frontière et ont donc été condamnés pour le délit « d’aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire de personnes en situation irrégulière ». C’est aujourd’hui (27 mai), à Grenoble, qu’a lieu le procès en appel pour les 7 personnes.
La solidarité contre la haine
« A la haine, ces militant.e.s ont répondu par la solidarité. Il est inacceptable que pour cela, certain.es aient été condamné.es à de la prison ferme », rappelle Agnès Antoine, au nom du Comité de soutien des 3 + 4 de Briançon.
Pour rappel, depuis cette manifestation du 22 avril 2018, Génération Identitaire, groupuscule d’extrême droite, a été dissous par le conseil des ministres au motif qu’il prônait « une idéologie incitant à la haine et à la violence envers les étrangers et la religion musulmane ».
Pour le comité de soutien, ainsi que les associations d’aide aux personnes étrangères, « le passage de la frontière franco-italienne d’une personne potentiellement étrangère lors de cette manifestation a servi de prétexte aux autorités pour réprimer la liberté d’expression et le droit à la réunion pacifique de ces militant.es ».
Délit de solidarité
Les organisations d’aide aux personnes migrantes rappellent leur opposition à la criminalisation des personnes solidaires.
« À travers ces poursuites pénales, prenant pour cible la solidarité et le devoir de fraternité, ce sont les droits à la liberté d’expression et de réunion des manifestants qui sont attaqués » selon Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France.
Toutefois, les « 7 de Briançon » peuvent avoir un espoir. Cédric Herrou, poursuivi pour avoir convoyé des migrants venus d’Italie et organisé un camp d’accueil en 2016, a été définitivement relaxé le 31 mars dernier. Après une longue procédure, la solidarité n’a finalement pas été condamnée.
DOSSIER DU COURRIER : MIGRANTS, CETTE FRANCE SOLIDAIRE
Flagrants délits de solidarité
Michel Sitbon, libraire citoyen
L’attitude paradoxale des partis politiques