400ème anniversaire de Molière : la France célèbre une icône
Le 15 janvier dernier, la France a lancé une série d’initiatives pour célébrer le 400ème anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous le nom de Molière. Retour sur ce grand homme de la langue française.
Baptisé le 15 janvier 1622, Molière est intimement lié à la langue française. Ne dit-on pas à travers le monde pour qualifier le français, la langue de Molière ?
Les débuts
Enfant d’une famille de marchands parisiens, il s’est lancé dans des études de droit pour devenir avocat, mais très vite, il abandonne l’université pour fonder à 21 ans sa propre troupe de théâtre, L’illustre-Théâtre, avec la comédienne Madeleine Béjart. À cette occasion, il prend le pseudonyme de Molière. Cette troupe n’a pas connu le succès espéré à Paris, ainsi, Molière et les membres de sa troupe rejoignent les célèbres Troupes de campagne sous la supervision du duc d’Épernon. Ils vont alors sillonner les provinces françaises entre 1646 et 1658. Durant cette pérégrination, Molière écrit plusieurs comédies dont ses deux premières grandes oeuvres.
Le succès
Revenant à Paris en 1658, Molière chapeaute sa troupe et devient le dramaturge et comédien préféré du jeune roi Louis XIV. Il s’impose comme le grand maître de la création de récits dramatiques et joue le rôle principal de ses pièces. Ses oeuvres ont peint de manière exceptionnelle les moeurs de l’époque à travers différents personnages complexes et ont mis à nu les travers de la société de l’époque.
Le 23 janvier 1662, Molière se marie avec la comédienne Armande Béjart, avec laquelle il aura deux filles, dont une meurt quelques mois après sa naissance, et deux garçons qui décèdent très jeunes aussi. On dit que Molière a dépeint sa femme dans le rôle de Lucie dans Le Bourgeois gentilhomme.
Quatre siècles plus tard, ses pièces sont toujours enseignées dans les écoles et les universités à travers le monde, et contribuent au rayonnement de la langue de Molière. Ses principales oeuvres sont : Le médecin volant, l’Étourdi ou les Contretemps, le Dépit amoureux, Les Précieuses ridicules, Sganarelle ou le Cocu imaginaire, l’École des maris, les Fâcheux, l’École des femmes, le Tartuffe ou l’Hypocrite, le Médecin malgré lui, l’Avare, Les Femmes savantes, ou encore Le Malade imaginaire.
La mort
Atteint par une bronchite chronique depuis plusieurs années et dégénérant en pleurésie, Molière rend l’âme le 17 février 1673 à 51 ans, quelques heures après sa fluxion de poitrine, survenue sur scène lors de la représentation du Malade imaginaire, où il joue le rôle d’Argan.
La célébration
Les inconditionnels de Molière seront bien servis tout au long de cette année de célébration de son 400ème anniversaire. Le coup d’envoi est donné à Versailles qui abrite l’exposition La fabrique d’une gloire nationale, forgée dans l’espace Richaud. Cette exposition relate les principales étapes de la vie du dramaturge et comédien sur la base de manuscrits, de dessins de mise en scène, mais aussi de costumes et d’objets de décor.
Lors du Festival de Molière, qui se tient en juin de chaque année, plusieurs pièces vont être produites, dont L’Impromptu de Versailles, qui ouvrira cet événement. Ce sera aussi l’occasion de redécouvrir les ballets musicaux du dramaturge.
La Comédie-Française fêtera également son inspirateur à travers des visites guidées du théâtre. D’autres salles de la capitale ouvriront leurs portes, si les conditions sanitaires le permettent, à une multitude de pièces de l’auteur. Un programme détaillé des événements est accessible sur le site de la Comédie-Française.
Molière fait partie de ces éternels dont la philosophie de l’oeuvre traverse le temps et les espaces.
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