4 officiers égyptiens inculpés dans le procès du meurtre de Giulio Regeni en 2016

 4 officiers égyptiens inculpés dans le procès du meurtre de Giulio Regeni en 2016

Manifestation réclamant la lumière sur le meurtre en Egypte de l’étudiant italien Giulio Regeni

Mardi à Rome, un nouveau chapitre s’est ouvert dans l’affaire du meurtre de Giulio Regeni, un étudiant italien torturé à mort au Caire en 2016. Quatre membres des services de sécurité égyptiens, accusés d’avoir orchestré son enlèvement et sa mort, sont jugés par contumace devant la cour d’assises de Rome.

Le procès du meurtre de Giulio Regeni se déroule en l’absence remarquée des accusés. Les audiences ne devraient d’ailleurs pas apporter de nouvelles révélations, mais elles maintiennent l’espoir de vérité pour les proches de la victime.

Le général Tareq Saber, les colonels Aser Kamal et Hicham Helmi ainsi que le commandant Magdi Cherif, jugés par défaut, sont accusés d’enlèvement et de meurtre. L’étudiant de 28 ans de l’université de Cambridge a été enlevé puis retrouvé mort quelques jours plus tard, son corps mutilé, dans la banlieue du Caire. Il menait des recherches sur les syndicats en Égypte. Un sujet politiquement sensible, au moment où le pouvoir autoritaire du maréchal Sisi se consolidait en Égypte.

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Sa mort avait suscité une vague d’indignation dans les milieux universitaires et au-delà. Pour beaucoup, il s’agissait d’une preuve supplémentaire de la dérive autocratique et sécuritaire du pouvoir égyptien. L’armée, avec à sa tête Abdelfattah Al Sisi, avait en effet brutalement mis fin en 20213 à l’éphémère expérience démocratique dans le pays débutée deux ans auparavant.

 

Épine dans les relations entre l’Italie et l’Égypte

L’ouverture de ce procès a attiré l’attention de nombreuses personnalités politiques, dont Laura Boldrini, députée de centre gauche et soutien de la famille Regeni. Les parents de Giulio ont exprimé leur espoir de voir émerger la vérité sur ce drame qui a terni les relations entre l’Italie et l’Égypte.

Ce procès pourrait être le dénouement d’un parcours judiciaire tumultueux. En octobre 2021, un premier procès par contumace avait été suspendu sine die, car les accusés n’avaient pas été officiellement informés de la procédure à leur encontre, l’Égypte refusant de fournir leurs coordonnées. La Cour constitutionnelle italienne a cassé cette décision en septembre, autorisant ainsi la tenue du nouveau procès.

Malgré l’absence des accusés, les proches de Giulio Regeni espèrent que la justice fera la lumière sur les circonstances exactes de sa mort. Les enquêteurs italiens affirment que les membres des services de sécurité égyptiens ont torturé l’étudiant avant de le tuer. Une thèse rejetée par Le Caire, qui a toujours nié toute implication de ses services dans ce crime. L’Italie a accusé l’Égypte de ne pas coopérer pleinement à l’enquête, alimentant ainsi les tensions entre les deux pays.