260 Marocains en renfort pour les agriculteurs français malgré la pandémie
260 travailleurs saisonniers marocains sont arrivés mardi dans trois départements français. La mesure répond à la demande de nombreux exploitants agricoles. La fermeture des frontières du mois de janvier a en effet à nouveau mis en lumière la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur.
Les travailleurs marocains vont participer dans les prochains mois aux récoltes, à la demande d’exploitants agricoles en pénurie de main d’oeuvre sur fond de pandémie, ont expliqué les autorités. Ils ont préalablement suivi un « protocole sanitaire très strict avant, pendant et après leur arrivée », a annoncé à l’AFP Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).
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Il s’agit de la troisième opération du genre prévue pour des travailleurs saisonniers marocains depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19. Celle-ci a provoqué une stricte limitation des déplacements, et plus récemment la fermeture des frontières extérieures de l’Union européenne.
Or, l’agriculture française et européenne recourt depuis longtemps à de nombreux travailleurs étrangers de manière saisonnière. Ils viennent en grande partie du Maghreb, mais aussi d’Europe centrale.
Travailleurs qualifiés et expérimentés
Ces 260 Marocains ont fait un test PCR dans les locaux de l’OFII à Casablanca. Ils ont aussi subi un test antigénique à l’aéroport d’arrivée en France. Ils sont actuellement en « autoconfinement de sept jours chez l’employeur, avant un nouveau test », a détaillé le patron de l’OFII. Ces travailleurs « seront là pour quatre à six mois », à la demande des agriculteurs, a-t-il précisé.
« Contrairement à ce qu’on pense, ce sont des métiers très techniques. Les travailleurs saisonniers que nous avons sont des gens qui viennent en France depuis des années et sont indispensables à notre agriculture. On ne peut pas les remplacer au pied levé. En réalité, ce sont des travailleurs qualifiés dans l’agriculture », a défendu Didier Leschi.
En décembre dernier, 300 saisonniers Marocains étaient déjà arrivés dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse lors d’une opération similaire, deux mois après l’organisation d’un premier pont aérien, en octobre, pour plus de 900 Marocains venus récolter les clémentines en Corse.
Le déplacement est aussi une aubaine pour ces Marocains habitués à faire le voyage en France. Au Maroc, le salaire minimum agricole garanti est de moins de 200 euros par mois. En France, ils gagnent SMIC (1 219 € net par mois), parfois majoré d’heures supplémentaires. Les semaines de récolte dépassent en effet régulièrement les 35 heures. Ils sont de plus « logés, et leur voyage aller-retour est pris en charge » par l’exploitation, se félicitait en novembre François-Xavier Ceccoli, producteur et président du groupement Corsica comptoir.