2,2% de croissance en Tunisie pour 2025, une prévision réaliste ?
La croissance économique de la Tunisie devrait se situer aux alentours de 2,2% cette année, contre 1,2% en 2024, et 0,4% en 2023, d’après le dernier rapport de la Banque mondiale, relayé ce weekend par la presse nationale.
Intitulé « Perspectives économiques pour la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord », ce rapport projette de l’institution financière basée à Washington par ailleurs une croissance de 2,3 % en 2026.
« L’évolution positive de la croissance économique en Tunisie en 2025 sera appuyée par de meilleures perspectives de financement extérieur », note l’institution. La persistance de la sécheresse ajoutée à la faible demande intérieure ont joué un rôle crucial dans le ralentissement de la reprise économique de la Tunisie en 2024 en comparaison avec les prévisions précédentes, note toutefois la même source.
Sur le plan régional, la Banque mondiale considère en outre que les perspectives économiques « s’avèrent particulièrement incertaines, dans une conjoncture teintée par la poursuite des conflits armés et des tensions, dans plusieurs pays ».
Ainsi la Banque mondiale attribue le ralentissement prévu pour 2024 à deux facteurs principaux : la sécheresse chronique, qui continue de peser sur le secteur agricole, et une faible demande intérieure. Ces éléments ont freiné la reprise économique, déjà fragile, et contrecarré les prévisions antérieures, constate le document.
L’institution internationale anticipe néanmoins une en 2025, soutenue par des perspectives plus favorables de financement extérieur. Cette embellie, bien que modeste, pourrait par conséquent insuffler un nouvel élan à l’économie tunisienne.
Horizons incertains
À l’échelle de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), la croissance devrait atteindre 3,4% en 2025, avant de s’établir à 4,1% en 2026, selon les prévisions de la Banque. Cependant, ces chiffres présentent une révision à la baisse par rapport aux estimations de juin dernier, notamment en raison de la prolongation des réductions volontaires de production pétrolière par plusieurs grandes nations exportatrices.
Le rapport souligne également l’incertitude qui plane sur les perspectives économiques régionales, alimentée par des conflits armés persistants et des tensions géopolitiques exacerbées dans plusieurs pays.
À l’échelle mondiale, la Banque mondiale prévoit une croissance économique de 2,7 % en 2025 et 2026, un rythme en somme similaire à celui de 2024. Ce ralentissement s’inscrit dans un contexte de baisse progressive de l’inflation et des taux d’intérêt.
Les économies en développement, qui représentent 60 % de la croissance mondiale, affichent des perspectives à long terme parmi les plus faibles depuis 2000, selon le rapport. Dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la croissance devrait atteindre 3,3 % en 2025. Cependant, cette prévision a été abaissée de 1,4 point de pourcentage par rapport aux estimations de juin, en raison des baisses prolongées de la production pétrolière décidées volontairement par les principaux acteurs régionaux.