20 ans des accords du Touquet : une année record de traversées illégales de la Manche

 20 ans des accords du Touquet : une année record de traversées illégales de la Manche

Calais – 10 décembre 2020. Des migrants montent à l’arrière d’un camion se dirigeant vers la Grande-Bretagne, à l’entrée du tunnel sous la Manche. DENIS CHARLET / AFP

Les traversées illégales de la Manche atteignent des records, 20 ans après les accords du Touquet. Des associations publient un manifeste pour une politique d’accueil digne.

20 ans des accords du Touquet : une année record de traversées illégales de la Manche
Le président Jacques Chirac (D) et le Premier ministre britannique Tony blair donnent une conférence de presse, le 04 février 2003, au Palais de l’Europe du Touquet, lors du sommet franco-britannique. PATRICK KOVARIK / AFP)

Le 4 février 2003, lors du 25e sommet franco-britannique, Tony Blair et Jacques Chirac signaient les accords du Touquet. Le but était de réguler le flux de migrants traversant la Manche depuis Calais pour trouver refuge au Royaume-Uni. 20 ans plus tard, malgré les différents projets afin de renforcer les contrôles, la situation est bien pire.

En 2022, plus de 45 000 migrants ont tenté de rejoindre le Royaume-Uni en traversant la Manche à bord d’embarcations de fortune. Un record. Aujourd’hui (1er février), 60 associations, dont Human Rights Observers, Utopia 56 ou encore La Cimade, ont publié un manifeste commun « pour demander une politique alternative, respectueuse des droits humains ».

Concertation

Afin d’aider au mieux les nombreuses personnes exilées massées dans le nord, à la frontière franco-britannique, dans l’attente d’une possibilité de rejoindre le Royaume-Uni, le manifeste propose « un espace de concertation » et avance plusieurs conditions pour un meilleur accueil.

« Arrêt immédiat des expulsions de campements et de squats », « faciliter l’accès aux soins physiques et mentaux » ou encore « garantir l’accès à une information juste, complète et impartiale », autant de conditions indispensables au respect des droits fondamentaux des personnes migrantes, pour les associations.

Dublin III

Pour les signataires du manifeste, il faudrait également faire « un moratoire sur le règlement Dublin III qui condamne trop de personnes à l’errance et rend illusoire leur intégration en les empêchant de demander l’asile dans le pays de leur choix ». Un règlement qui crée de la précarité mais qui n’est pas l’unique responsable d’une situation qui se dégrade rapidement ces cinq dernières années.

Depuis 2018, le renforcement des contrôles du port de Calais et du tunnel sous la Manche pousse les personnes exilées à risquer leur vie en traversant la Manche sur des embarcations de fortune. En 2022, ces traversées ont causé 31 décès.

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