17 octobre 1961 : « Les disparus », la danse pour ne pas oublier

 17 octobre 1961 : « Les disparus », la danse pour ne pas oublier

« Les disparus », un spectacle créé par Mehdi Slimani en hommage aux victimes des crimes perpétrés par la police française contre des manifestants algériens pacifiques, le 17 octobre 1961, à Paris.

Du hip-hop pour marquer le soixantième anniversaire de ce sombre événement. Le spectacle de danse « Les disparus » se produit un peu partout en France.

 

« Danser pour nous souvenir, danser pour convier un avenir délivré des non-dits, apaisé ». C’est ce point fixe que Mehdi Slimani n’a jamais lâché du regard lorsqu’il a monté ce spectacle, il y a dix ans maintenant. Aujourd’hui, le chorégraphe réadapte sa création.

En dix années, les mentalités ont bougé. « On va vers le mieux », écrit Mehdi Slimani, « l’apaisement et la réconciliation, oui c’était bien là toute ma démarche en créant ce spectacle. A la mémoire de ces oubliés de la Seine, j’avais voulu leur rendre un corps, eux qui en avaient été privé, fusillé, balancé à la Seine, sans sommation ni sépulture, effacé des mémoires. »

Plus de 50 représentations de ce spectacle ont déjà eu lieu. En 2021, de nouvelles dates sont prévues pour la compagnie No Mad : par exemple, le 8 octobre 20h30 à la Maison de la Musique à Nanterre ; le 9 Octobre aux Amphis à Vaulx-en-Velin ou encore le 16 octobre au Centre Culturel Sidney Bechet à Grigny.

Sur scène, huit danseurs ondulent aux rythmes de cette « manifestation dansée ». Ces corps évoquent les disparus, ceux que la mémoire française ne veut plus voir et oublier, semble-t-il. Pour mettre de la lumière dans cette page sombre de l’Histoire de France.

« Sanglante répression »

Emmanuel Macron pourrait prendre la parole à l’occasion de la 60e commémoration de cet événement et peut-être effectuer un pas de plus vers la reconnaissance et donc le pardon. Officiellement, la France considère les événements du 17 octobre 1961 comme une « sanglante répression », ce sont les mots du président François Hollande. Rien en revanche sur la responsabilité de l’Etat, notamment celle du préfet de Paris de l’époque, Maurice Papon.