1400 migrants débarquent à Lampedusa en un weekend
Plus de 1 400 migrants ont débarqué samedi 8 et dimanche 9 mai à bord d’une quinzaine de bateaux sur la petite île italienne de Lampedusa. Un afflux qui donne du grain à moudre à l’extrême droite.
Près de 400 migrants de différentes nationalités, dont 24 femmes et des enfants, se trouvaient à bord d’un navire qui a été intercepté au large de Lampedusa, ont souligné les agences de presse italiennes. Un autre bateau de 20 mètres de long transportant 325 personnes a été intercepté à quelque 13 km des côtes de cette île. Tandis que des centaines d’autres migrants sont arrivés à bord d’embarcations plus petites.
Matteo Salvini, le chef de la Ligue a dénoncé ces débarquements. Le chef de l’extrême droite italienne doit être jugé pour avoir bloqué des migrants en mer en 2019 quand il était ministre de l’Intérieur. Avec « des millions d’Italiens en difficulté, nous ne pouvons pas penser à des milliers d’immigrants illégaux », a-t-il déclaré. Il exige en outre une rencontre avec le Premier ministre Mario Draghi.
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L’organisation non gouvernementale (ONG) Alarm Phone, qui gère une ligne téléphonique d’urgence pour aller au secours des migrants, a lancé un appel à l’aide pour recueillir les passagers de cinq bateaux transportant plus de 400 personnes au large de Malte. La situation « à bord est critique. (…) Un sauvetage est nécessaire maintenant ! » a alerté l’organisation.
Plusieurs navires humanitaires empêchés de mener des opérations de secours
Les autorités judiciaires siciliennes ont entre-temps reconduit ce week-end une mesure d’interdiction de toute intervention en mer du navire de sauvetage Sea-Watch 4 d’une ONG allemande. Le bateau humanitaire avait déjà dû rester à quai au port de Palerme, en Sicile, pendant six mois. Une inspection avait en effet permis de trouver trop de gilets de sauvetage à son bord par rapport à sa taille. Les membres de l’ONG estiment que l’inspection était pour les autorités une manière détournée de bloquer le bâtiment et de l’empêcher de porter secours en mer aux migrants.
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« Nous espérons que les autorités ne nous empêcheront pas de nous rendre en Méditerranée centrale avec les mêmes accusations absurdes auxquelles nous sommes habitués », a tweeté vendredi Sea-Watch Italy au retour de sa dernière mission. Un autre navire, Sea-Watch 3, avait été bloqué en mars par les garde-côtes au port sicilien d’Augusta, sous prétexte, une nouvelle fois, de problèmes de sécurité.
Malgré la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le mouvement de migration clandestine à partir des pays du Maghreb, notamment de la Tunisie et de la Libye, vers l’Europe s’est poursuivi. Entre le 1er janvier et le 21 avril 2021, 8 604 personnes sont arrivées en Italie et 65 à Malte, tandis que 359 ont péri en route selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au total, environ 530 000 migrants ont atteint les côtes italiennes depuis le début de l’année 2015.